L'insuffisance veineuse
L’insuffisance veineuse est une des pathologies les plus fréquemment rencontrées en médecine et touche principalement les femmes. Le risque augmente avec l’âge puisqu’elle affecte 40 % des femmes de plus de 40 ans, et 70 % des femmes de plus de 80 ans. Cette maladie résulte d’une altération de la paroi veineuse qui se traduit par une difficulté à faire remonter le sang vers le cœur.
Environ 7000 litres de sang circulent dans nos vaisseaux sanguins quotidiennement. Les veines de nos jambes transportent le sang depuis les pieds jusqu’au cœur. Les deux principaux mécanismes de ce processus sont la pompe des muscles du mollet, et les valvules veineuses.
Le moteur essentiel du retour veineux des membres inférieurs est réalisé par la propulsion du sang associée à l’écrasement de la voûte plantaire et à la contraction du mollet lors de la marche.La pression veineuse qui règne dans le réseau veineux en position debout immobile est de l’ordre de 80 mmHg.
Lorsque nous marchons ou faisons de l’exercice, les muscles des mollets se contractent et se relâchent continuellement. Lorsqu’ils se contractent, ils exercent une pression sur les veines. Cette pression permet au sang de remonter ce qui entraîne l’ouverture des valvules.
Au repos, les muscles du mollet se relâchent et le sang redescend, les valvules se referment empêchant alors le sang de redescendre vers les pieds.
Mais lorsque l’insuffisance veineuse se met en place, les veines se dilatent et les valvules ne se ferment plus correctement. Cela entraîne un reflux et un ralentissement de la circulation du sang dans la veine. Si aucune action n’est entreprise, la maladie veineuse peut s’installer.
Les symptômes de cette maladie veineuse varient en fonction de la gravité et peuvent se manifester par :
- des démangeaisons,
- des gonflements,
- des œdèmes des jambes,
- des crampes musculaires,
- des sensations de jambes lourdes,
- des varices.
Ceux-ci peuvent s’améliorer avec le froid, l’exercice, la surélévation des membres inférieurs et le compression = d'ou notre fameuse combinaison de la pressothérapie et cryothérapie !!!
Les insuffisances veineuses chroniques (IVC) qui touchent le réseau superficiel sont appelées varices. Les varices sont localisées dans les territoires de la veine saphène interne, de la veine saphène externe ou issues des veines du réseau pelvien. Ces maladies veineuses chroniques
des membres inférieurs (MI) affectent globalement entre 30 et 50 % de la population des pays industrialisés. Les varices se caractérisent par des
dilatations, des élongations et des tortuosités d’une ou de plusieurs veines du réseau superficiel.
Les varices non traitées peuvent provoquer une inflammation de la paroi veineuse et des tissus environnants, ainsi que l’apparition d’œdèmes. De plus, des cellules sanguines peuvent passer de la veine aux tissus environnants entraînant une hyperpigmentation de la peau.
Sur le plan circulatoire, l’IVC engendre un problème hémodynamique suite à la dilatation des vaisseaux et/ou à l’insuffisance valvulaire. Cela crée le ralentissement de la vitesse du sang veineux, l’installation d’une stase veineuse et l’augmentation de la pression intraveineuse.
Cette pression accentue l’effet d’étirement sur la paroi et aggrave à son tour l’état de stase et de dilatation veineuse. Un cercle vicieux est ainsi créé.
Lors d’une IVC, la stase veineuse s’installe progressivement et favorise l’accumulation de toxines et de molécules veinorelaxantes comme le dioxyde de carbone (CO2) et monoxyde 14 d’azote (NO). Ces molécules provoquent le relâchement du tonus de la paroi veineuse, d’où l’importance de lutter contre l’installation de cette stase veineuse
Nous devons admettre que l’IVC peut devenir handicapante !
Les conséquences les plus graves d’une insuffisance veineuse non traitée peuvent être : l’ulcère de varice, une thrombose veineuse profonde (phlébite) voire une embolie pulmonaire.
La population des sujets à risque est large. Elle concerne les personnes dont l’activité ne permet pas d’activer la pompe veineuse des membres inférieurs. Elle s’étend des vendeuses de certains commerces à qui l’on interdit de s’asseoir, aux coiffeurs, aux sujets ayant une activité de bureau, aux kinésithérapeutes réalisant peu de pas autour de leur table de massage. Indépendamment de l’état du capital veineux qui peut être altéré, d’autres éléments peuvent aggraver la situation comme le travail près de source de chaleur.
Le facteur de risque le plus déterminant lié à cette maladie veineuse est la prédisposition génétique, mais il existe d’autres facteurs :
- la position assise ou debout prolongée,
- l’obésité,
- la sédentarité,
- l’exposition prolongée à la chaleur (soleil, bains chauds, sauna),
- le tabagisme,
- le vieillissement,
- la grossesse.
Le traitement des jambes lourdes par drainage manuel et pressothérapie pneumatique est un traitement efficace. La pressothérapie effectue des vagues de pression sur les jambes, elle vient compléter l’action du drainage lymphatique effectué par le kinésithérapeute dans le but de réduire les gonflements et œdèmes des jambes.
Sa fonction est d'exercer une pression externe sur le membre, cela atteint la veine, le lymphatique et le secteur interstitiel :
- Sur la veine, l’application de la pression prend en sandwich les veines plantaires et surales et chasse une partie du sang présent. La vitesse de circulation augmente instantanément. La diminution de la quantité de volume sanguin provoque une chute de la pression veineuse. La pressothérapie pneumatique réalise un “essorage” du sang musculaire et sus-aponévrotique.
- Sur le lymphatique, l’application de cette pression permet un avancement de la lymphe présente dans les collecteurs lymphatiques
- Qu'est ce que la lymphe ?
La lymphe est un liquide incolore qui circule dans les vaisseaux lymphatiques grâce aux contractions pulsées des muscles et des vaisseaux sanguins. Comme un système d’évacuation des déchets, elle draine les liquides excédentaires, les toxines et les débris cellulaires. Des ganglions situés le long les vaisseaux lymphatiques, en particulier aux plis de l’aine, sous les aisselles et de chaque côté du cou, permettent de filtrer la lymphe et d’éliminer les toxines et les débris qu’elle transporte.
Lorsque la circulation de la lymphe est déficiente, le corps peut s'affaiblir et s'intoxiquer, ce qui risque d’entraîner divers problèmes de santé : enflure des membres, vieillissement prématuré, cellulite, jambes lourdes, vergetures, etc.
- Sur le tissu, grâce au gradient de pression, un déplacement de l’œdème liquidien est obtenu dans le secteur interstitiel.
En combien de séance la pressothérapie apporte un effet positif sur cette maladie veineuse ?
Les études ont démontré qu’une dizaine de séances est suffisante pour diminuer la gêne douloureuse. En revanche, une bonne fréquence du traitement est l’assurance du résultat. Les séances espacées ne donnent que peu de modification. L’appréciation du score de bien-être obtenu à la fin du traitement permet d’apprécier l’amélioration du confort. Il est de l’ordre de 70 %.
De plus, sa réalisation technique est simple, seulement deux bottes à enfiler allongé les jambes plus haut que le reste du corps.
Quels sont les effets de celle-ci ?
- Une augmentation de la vitesse du sang :
La littérature montre que la diminution du calibre veineux est accompagnée d’une augmentation de la vitesse du sang pour conserver un débit sanguin presque constant. Ce phénomène est à mettre en relation avec l’effet
phlébotonique mis en évidence en post traitement. L’amélioration de la veinotonicité pourrait permettre au sang de circuler dans une veine non flasque, ce qui aurait pour effet de limiter la perte de l’énergie cinétique en énergie potentielle, observée généralement quand la paroi veineuse est distendue et flasque.
- Une diminution de la pression intraveineuse par augmentation de la vitesse sanguine :
Le liquide circulant à l’intérieur d’une paroi exerce sur celle-ci une pression inversement proportionnelle à la vitesse d’écoulement. Donc, suite à la diminution du calibre et à l’augmentation de la vitesse sanguine, le sang exercerait une pression intraveineuse
moindre sur la veine.
- Une diminution du risque de thrombose :
La diminution de calibre allant de pair avec une augmentation de la vitesse du sang veineux pourrait entraîner une diminution du risque de thrombose par réduction de la stase veineuse.
- Une amélioration de la congruence valvulaire :
La diminution du calibre veineux peut entraîner une meilleure congruence valvulaire, soit lorsque la pathologie en est à ses débuts, soit lorsque les valvules commencent à devenir partiellement incontinentes, quel que soit le motif. Donc, cette diminution du calibre pourrait contribuer à rapprocher les deux feuillets des valvules, à améliorer leur congruence et à
retarder leur incontinence.
- Une augmentation du volume sanguin circulant par diminution du volume sanguin séquestré dans les MI :
La dilatation veineuse va amputer de la circulation centrale un volume sanguin plus important qui sera piégé dans le réseau veineux des MI. Toute diminution du calibre veineux produira l’effet inverse à savoir une diminution du volume sanguin séquestré dans le réseau veineux
des MI, augmentant ainsi le volume de sang circulant. Donc, tout volume sanguin ne se trouvant pas piégé dans la dilatation veineuse des MI participera au transport de substrats tels l’O2 , le CO2 , le glucose, … nécessaires au bon fonctionnement des cellules.
Ces effets permettent de rompre durant un certain laps de temps suite à une séance jusqu'à réduire quasi complètement en cas de traitement le cercle vicieux qu'est l'insuffisance veineuse.